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Couple et Sexualité
La monotonie sexuelle dans le mariage
Marie hélène Colson
La monotonie sexuelle est souvent invoquée comme motif de rupture ou de relations extraconjugales. Installée dès le départ de la relation de couple, ou apparue secondairement, la monotonie est, en fait, toujours révélatrice d’une difficulté plus profonde, individuelle ou du couple. La monotonie sexuelle n’est pas d’ordre matériel mais émotionnel, et n’a rien à voir avec la mise en place d’habitudes domestiques indispensables à l’intendance bien réglée que nécessitent la vie en couple
ou en famille.

Lorsqu’elle date du début des relations sexuelles, la monotonie sexuelle est l’expression d’une banalisation rassurante de la sexualité, conditionnée par l’immaturité et l’hyperémotivité, la maladresse, le manque d’expérience, ou d’imagination, la peur de l’abandon ou inversement celle de l’engagement. Une sexualité répétitive est sécurisante, permet de retrouver des repères prédéterminés, et d’aller à l’essentiel. Elle évite l’engagement et la fusion, et en ce sens, elle peut préserver
certaines peurs chez un individu phobique, ou redoutant un contact émotionnel trop impliquant avec son partenaire. On retrouve ce goût de la routine et d’une sexualité répétitive principalement chez des sujets manquant d’estime de soi, timides ou phobiques sociaux, chez des individus de type anxio-évitant, craignant l’engagement par peur de l’abandon, ou de ne pas être à la hauteur, souvent inhibés dans des situations relationnelles nouvelles pour eux. Pour des hommes et des femmes de
type plutôt obsessionnel ou simplement conformiste, une sexualité ritualisée, reposant sur des scripts sexuels pauvres, est souvent la règle et exprime le besoin d’être dans les normes, de se conformer aux idées reçues et d’obéir aux contraintes éducatives et culturelles dominantes. Il s’agit bien souvent d’individus dont la libido est pauvre, et pour lesquels la sexualité est un rituel nécessaire s’inscrivant dans un scénario de « devoir conjugal ».
Lorsque ce type de sexualité apparaît secondairement chez un individu, cela peut être aussi la conséquence d’un traumatisme, psychologique ou sexuel, d’une maladie débilitante, voire la conséquence d’un état de fatigue important, d’une dépression qui fait s’installer une sorte de sexualité régressive, réduite à l’essentiel, préservant le repli sur soi caractéristique de la maladie.
Dans les couples qui entretenaient au départ une sexualité épanouie, la monotonie sexuelle peut être la conséquence d’une difficulté transitoire affectant le couple ou l’un des deux, et qui fait se réduire l’espace sexuel à son plus strict minimum. Cela peut être le cas au plus fort des moments de contraintes professionnelles ou familiales (naissance et élevage des enfants, construction d’une maison), lorsque le couple est confronté à la maladie, à un deuil, à des évènements de vie particuliers.
La monotonie sexuelle est alors transitoire et le couple retrouvera des moments forts et une sexualité plus inventive et plus structurante par la suite. Il arrive, lorsque cela dure plusieurs années, que le moment des vacances par exemple permette de se retrouver temporairement et rassure sur la capacité du couple à reconquérir son potentiel érotique ultérieurement.
Il est fréquent de penser que la monotonie est inévitable dans le couple, et qu’elle est la conséquence de l’usure du lien amoureux. Mais seules les relations à deux non satisfaisantes s’usent véritablement. Avec le temps, il devient de plus en plus difficile de prendre sur soi, d’accepter, de chercher à compenser les attentes jamais satisfaites, les manques et les mésententes dans le couple. La monotonie sexuelle qui s’installe alors est à l’image de ce couple qui ne survit plus que
par le biais de rituels de compensation, la sexualité figée masquant encore pour quelque temps l’impossibilité du dialogue et de l’entente, la dysharmonie et la fin de l’amour.
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